PointeMag

N°2 Valentino : Étude minérale

  Les Beaux-Arts de Paris accueillent, le 1er octobre 2023, le défilé de la maison Valentino, intitulé avec justesse, « L’École ». Les invités, profitant à la fois de la richesse de la cour intérieure, ont pu admirer le travail exceptionnel de la résonance entre matières textiles et minérales, que rappellent différents éléments du cadre, notamment la chorégraphie tellurique et les anciennes statues de pierre qui ornent le hall.

  Les Beaux-Arts de Paris accueillent, le 1er octobre 2023, le défilé de la maison Valentino, intitulé avec justesse, « L’École ». Les invités, profitant à la fois de la richesse de la cour intérieure, ont pu admirer le travail exceptionnel de la résonance entre matières textiles et minérales, que rappellent différents éléments du cadre, notamment la chorégraphie tellurique et les anciennes statues de pierre qui ornent le hall.

   Au son diffusé des micros, que créent les pas des danseuses foulant des éléments terrestres, galets, sable, etc, défile par ordre discipliné de couleurs une majorité de pièces ajourées. Un patchwork à l’effet d’une maxi dentelle sculpturale se décline en robe, tunique, jean, top à bretelles, et même en impressionnant long manteau de cuir rouge. Son aspect solide, ses reliefs accentués, peuvent, visuellement, rappeler le travail minutieux des ourlets en marbre dentelé de statues presbytérales, que l’on trouve sillonnant Rome, ville originelle du créateur. Présentée sous forme de motifs de feuilles, fleurs, fruits, oiseaux, le plus souvent en miroir, les larges jours qu’elle présente laissent entrevoir le corps discrètement nu en dessous.

   On nous dit sur sa nouvelle collection que Pierpaolo Piccioli veut présenter une nudité « comme un état naturel, plutôt que comme un moyen de provocation ». Il s’agit de prôner « l’indépendance du corps par rapport au regard masculin ou aux attentes de la société »[1]. Cette nudité suggérée se retrouve au travers des mailles de filets brillants ou dans les larges fentes latérales de nombreuses robes de cocktail, dont pas un pli n’est laissé au hasard. On y retrouve l’asymétrie à l’image des tuniques romaines, où le drapé, la netteté des lignes font écho aux statues environnantes de modèle antique. Cette excellence de réalisation, la noblesse des coupes géométriques, également des blazers, des sacs, créent un effet d’harmonie et de beauté immédiat propre à l’art grec aux proportions parfaites.

  La maison a toujours prospecté le sublime et la beauté à l’effort non apparent. Le point d’ordre est le même qu’aux temps antiques, dont l’on vient repiocher les codes : l’agréable pour les yeux avant tout, pas de place au questionnement. La tradition, valeur forte chez Valentino, est ce point d’ancrage d’où vient naître l’inspiration, de même que l’est Rome, où les oeuvres foisonnent. Les couleurs pâles, le décor choisi, le flottement léger des tissus, transportent le spectateur comme dans un rêve, un sorte d’onirisme fellinien. Nous ne sommes plus vraiment dans la Rome passée, ni le Paris présent, mais bel et bien dans l‘univers de Pierpaolo Piccioli, qui vient partager avec nous ses rêves infinis.

   Au son diffusé des micros, que créent les pas des danseuses foulant des éléments terrestres, galets, sable, etc, défile par ordre discipliné de couleurs une majorité de pièces ajourées. Un patchwork à l’effet d’une maxi dentelle sculpturale se décline en robe, tunique, jean, top à bretelles, et même en impressionnant long manteau de cuir rouge. Son aspect solide, ses reliefs accentués, peuvent, visuellement, rappeler le travail minutieux des ourlets en marbre dentelé de statues presbytérales, que l’on trouve sillonnant Rome, ville originelle du créateur. Présentée sous forme de motifs de feuilles, fleurs, fruits, oiseaux, le plus souvent en miroir, les larges jours qu’elle présente laissent entrevoir le corps discrètement nu en dessous.

   On nous dit sur sa nouvelle collection que Pierpaolo Piccioli veut présenter une nudité « comme un état naturel, plutôt que comme un moyen de provocation ». Il s’agit de prôner « l’indépendance du corps par rapport au regard masculin ou aux attentes de la société »[1]. Cette nudité suggérée se retrouve au travers des mailles de filets brillants ou dans les larges fentes latérales de nombreuses robes de cocktail, dont pas un pli n’est laissé au hasard. On y retrouve l’asymétrie à l’image des tuniques romaines, où le drapé, la netteté des lignes font écho aux statues environnantes de modèle antique. Cette excellence de réalisation, la noblesse des coupes géométriques, également des blazers, des sacs, créent un effet d’harmonie et de beauté immédiat propre à l’art grec aux proportions parfaites.

  La maison a toujours prospecté le sublime et la beauté à l’effort non apparent. Le point d’ordre est le même qu’aux temps antiques, dont l’on vient repiocher les codes : l’agréable pour les yeux avant tout, pas de place au questionnement. La tradition, valeur forte chez Valentino, est ce point d’ancrage d’où vient naître l’inspiration, de même que l’est Rome, où les oeuvres foisonnent. Les couleurs pâles, le décor choisi, le flottement léger des tissus, transportent le spectateur comme dans un rêve, un sorte d’onirisme fellinien. Nous ne sommes plus vraiment dans la Rome passée, ni le Paris présent, mais bel et bien dans l‘univers de Pierpaolo Piccioli, qui vient partager avec nous ses rêves infinis.

Tous droits réservés