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Trois défilés nous ont marqué, en cette saison des nouvelles collections femme printemps-été 2024, dans leur réappropriation d’un passé influent qui renaît sous forme épique, minérale ou spectrale. Ancien et nouveau se dissolvent dans la performance d’une intemporalité universelle.

  Julien Dossena, le directeur artistique depuis 2013, déclare en coulisses : « Je peux jouer sur les codes, mais pour moi, tout est une question d’exploration. »[1]

  Tel un voyageur multidimensionnel, il en joue en croisant passé, présent, futur, orient et occident. Des mollets armurés de hautes spartiates protectrices, aux larges bracelets en guise de brassards militaires, ou à la brillante parure du soir en cotte de mailles, les allusions aux temps anciens ne tarissent pas et viennent renouveler un imaginaire tout droit sorti des Histoires de Hérodote, conteur de la fameuse légende des AmazonesLa femme, à l’image de Jeanne d’Arc, a la tête enveloppée d’un camail orné et léger qui tombe sur un haubert moulant, laissant apparaître les bras et la forme du corps, ou bien elle le porte ample et couvrant. Ce confort se retrouve dans l’usage répété du sarouel qui vient décontracter une pièce plus moderne qu’est le blazer, présenté plissé, au col satiné et brodé de fils argentés. L’exotisme descend jusqu’à l’Afrique subsaharienne que peuvent évoquer les franges des jupes-pagnes de certains looks.

  Quant au futur, il est présent dans le décor minimaliste ainsi qu’à travers d’autres éléments vestimentaires, comme les boules métalliques insolites qui ceinturent les hanches de certains mannequins. Mais il est surtout incarné par la vision de Paco Rabanne lui-même. Il souhaitait créer un vêtement universel et innover par les matières en façonnant, pour les femmes, une armure qui les rendrait invulnérables. Ce défilé témoigne encore aujourd‘hui que Julien Dossena a largement relevé ces défis d’exploration. Le retour de la cotte de mailles montre que l’expression des matériaux est un terrain de réflexion, chez Rabanne, notamment sur la question de la liberté et de l’émancipation de la femme, très d’actualité dans une société où les violences sexuelles reviennent toujours au coeur des débats.

  Julien Dossena déclarait la saison dernière : « On a travaillé en juillet […] sur un défilé qui était assez army, c’est-à-dire, des grosses chaussures plates pour pouvoir courir ou frapper, en tout cas se défendre potentiellement […] et l’idée de vêtements qui sont toujours aussi, je ne dirais pas intimidants, mais qui posent une attitude qui n’est pas à la rigolade. »[2]

  Toute l’habileté du créateur rejoint cet effet d’armure, néanmoins, discrète et sensuelle, de même qu’elle se moule et coule sur la peau. Il dit s’inspirer du travail de Jean Clemmer pour ce défilé, inspiration matérialisée par le t-shirt imprimé de l’oeuvre photographique Nues. Si l’on a quitté l’Aphrodite aguicheuse de Nues au profit d’une Athéna confiante et intemporelle, ce n’est pas sans y retrouver les résidus d’une suavité luxueuse et élégante.

  Julien Dossena, le directeur artistique depuis 2013, déclare en coulisses : « Je peux jouer sur les codes, mais pour moi, tout est une question d’exploration. »[1]

  Tel un voyageur multidimensionnel, il en joue en croisant passé, présent, futur, orient et occident. Des mollets armurés de hautes spartiates protectrices, aux larges bracelets en guise de brassards militaires, ou à la brillante parure du soir en cotte de mailles, les allusions aux temps anciens ne tarissent pas et viennent renouveler un imaginaire tout droit sorti des Histoires de Hérodote, conteur de la fameuse légende des AmazonesLa femme, à l’image de Jeanne d’Arc, a la tête enveloppée d’un camail orné et léger qui tombe sur un haubert moulant, laissant apparaître les bras et la forme du corps, ou bien elle le porte ample et couvrant. Ce confort se retrouve dans l’usage répété du sarouel qui vient décontracter une pièce plus moderne qu’est le blazer, présenté plissé, au col satiné et brodé de fils argentés. L’exotisme descend jusqu’à l’Afrique subsaharienne que peuvent évoquer les franges des jupes-pagnes de certains looks.

  Quant au futur, il est présent dans le décor minimaliste ainsi qu’à travers d’autres éléments vestimentaires, comme les boules métalliques insolites qui ceinturent les hanches de certains mannequins. Mais il est surtout incarné par la vision de Paco Rabanne lui-même. Il souhaitait créer un vêtement universel et innover par les matières en façonnant, pour les femmes, une armure qui les rendrait invulnérables. Ce défilé témoigne encore aujourd‘hui que Julien Dossena a largement relevé ces défis d’exploration. Le retour de la cotte de mailles montre que l’expression des matériaux est un terrain de réflexion, chez Rabanne, notamment sur la question de la liberté et de l’émancipation de la femme, très d’actualité dans une société où les violences sexuelles reviennent toujours au coeur des débats.

  Julien Dossena déclarait la saison dernière : « On a travaillé en juillet […] sur un défilé qui était assez army, c’est-à-dire, des grosses chaussures plates pour pouvoir courir ou frapper, en tout cas se défendre potentiellement […] et l’idée de vêtements qui sont toujours aussi, je ne dirais pas intimidants, mais qui posent une attitude qui n’est pas à la rigolade. »[2]

  Toute l’habileté du créateur rejoint cet effet d’armure, néanmoins, discrète et sensuelle, de même qu’elle se moule et coule sur la peau. Il dit s’inspirer du travail de Jean Clemmer pour ce défilé, inspiration matérialisée par le t-shirt imprimé de l’oeuvre photographique Nues. Si l’on a quitté l’Aphrodite aguicheuse de Nues au profit d’une Athéna confiante et intemporelle, ce n’est pas sans y retrouver les résidus d’une suavité luxueuse et élégante.

[1] Cité par Vogue https://www.vogue.fr/galerie/defile-rabanne-printemps-ete-2024-fashion-week-paris

[2] Voir l’interview de France Inter par Mathilde Serrell, « Julien Dossena, directeur artistique de Paco Rabanne », le 28 février 2023

[1] Cité par Vogue https://www.vogue.fr/galerie/defile-rabanne-printemps-ete-2024-fashion-week-paris

[2] Voir l’interview de France Inter par Mathilde Serrell, « Julien Dossena, directeur artistique de Paco Rabanne », le 28 février 2023

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